
* La question
n'appelle pas
de réponse
Et 70 pages - qui a.t.t.e.n.d.e.n.t...
"Unsane were formed under the moniker Lawn-Chair-Blisters at Sarah Lawrence College in 1988. A demo was recorded at Wharton Tiers recording studio in early 1989. Two of the tracks ("This Town" and "Urge to Kill") were released by Treehouse Records in the fall of 1989. Unsane then (for some damn reason) signed with Circuit Records, who were supposed to release the Unsane's debut album Improvised Munitions. The album never came out. Ernie Triccaro, proprietor of Circuit, spent all the money on cocaine instead and still owes the band approximately $200. The band released another couple of 45's on Glitterhouse and Subpop and did small tours of the U.S. They soon found themselves being somewhat of a musicians' and critics' band, with Foetus and Lydia Lunch constantly trying to crawl up their collective butt and people from Spin giving the band write-ups in a desperate attempt to look hip. The fall of 1991 saw the Unsane's debut album simultaneously released in the U.S. and Europe. The original American album jacket Unsane for Tennis was withdrawn with only a handful ever to reach the market. The band decided to replace the original jacket artwork with something much less offensive and the Unsane's self-titled debut album hit the stores. A barrage of hyperlative international press was soon to follow, and the American college airwaves were soon smothered with the anthemic cross-over dance hit "Action Man." A limited-edition, semi-legit 7" compiled of some of the tracks from the aborted Circuit album was released by a relative of the band, and an additional PCP 7" split between the Unsane and Slug (featuring the bands covering each others songs), were released in 1992. The Minneapolis-based Women's-Lib-funded record label Amphetamine Reptile Records also released an Unsane track, "Broke" on the popular Douche, Sperm and Swinging in the Streets compilation series. The Unsane Singles 1989 - 1992 compiles all the out-of-print loose ends of the band's recorded output. Following the death of Charlie Ondras in June of 1992, the band recruited Vinnie Signorelli, previously of the Swans and the Foetus band, among others, as their new drummer."
I - A la croisée des chemins, elle se défend d'appeller les gens juste pour leur prendre la tête, il picore quelque chose comme de la viande de grison, sapé old school. Bon.
« Je roule comme Trintignant dans Un homme et une femme, pied au plancher, compteur bloqué à cent quatre-vingts, prenant tous les risques. Et même davantage, puisque je ne suis pas au rallye de Monte-Carlo, mais en plein Paris. À côté de moi, mon chef opérateur contrôle la vitesse de la caméra accrochée au pare-chocs. Nous brûlons systématiquement tous les feux rouges. Les rues et les avenues défilent à une vitesse terrifiante. A ce moment là, je me dis que les spectateurs seront collés à leurs fauteuils, écrasant du pied un frein imaginaire. Car c'est un film, bien sûr, que je tourne. Neuf minutes trente secondes. Neuf minutes trente secondes de pellicule, c'est ce qui me restait à la fin du tournage de Si c'était à refaire, au moment des rendus. Trouvant dommage de laisser perdre ces précieux trois cents mètres de pellicule, j'en ai profité pour réaliser un projet qui me tenait à cœur depuis longtemps : un film en un seul plan-séquence où la caméra traverserait Paris à grande vitesse, son regard étant celui d'un homme qui conduit comme un fou parce qu'il est en retard à un rendez-vous. J'avais eu cette idée un jour où, moi qui suis toujours ponctuel, j'étais dans la même situation. Comme il était vital que j'arrive à l'heure, j'ai traversé Paris à une vitesse hallucinante, brûlant des feux rouges, empruntant des sens interdits, prenant des risques insensés. Comme je suis en train de le faire en ce moment même. Cinq cent soixante-dix secondes, pas une de plus, c'est le temps que j'ai pour effectuer le trajet porte Dauphine-place du Tertre. Avec deux principaux problèmes techniques. Le premier consiste à coordonner le parcours de la voiture avec l'action des dix dernières secondes, quand Gunilla, ma compagne de l'époque (qui est aussi la mère de ma fille Sarah) s'avancera vers le véhicule qui s'arrêtera devant elle. C'est le bruit du moteur, à mon approche de la place du Tertre, qui l'avertira qu'il est temps de s'avancer jusque dans le champs de la caméra. Le second problème réside dans l'impossibilité d'assurer la sécurité de l'opération. J'ai limité les risques en tournant ce film cascade au mois d'août, à cinq heures trente du matin, au lever du jour. La circulation est donc quasiment inexistante. Je n'ai pu cependant obtenir l'autorisation de bloquer les rues débouchant sur mon parcours. Un véhicule peut donc déboîter devant moi à n'importe quel moment. Si cela se produit, je prie pour avoir le coup d'œil et les réflexes nécessaires pour réagir au quart de seconde. L'étape la plus dangereuse du parcours demeure le passage des guichets du louvre. Il n'y a aucune visibilité à la sortie. Si une voiture surgit à ce moment devant mon capot, la collision sera inévitable. J'ai donc posté mon assistant, Élie Chouraqui, à cet endroit stratégique. Grâce à son talkie-walkie, il me préviendra en cas de danger. J'arrive à la hauteur des guichets du Louvre. Aucun signal de la part de « Chouchou ». Je fonce. Le reste du parcours s'accomplit sans problème. Je ralentis place du Tertre, et Gunilla, avec un chronométrage parfait, s'avance à ma rencontre. Un quart d'heure plus tard, je retrouve Chouraqui, en train de bricoler son « talkie ».
— Qu'est ce qui se passe ?
— C'est cette saloperie ! me dit-il en désignant l'appareil. Il est tombé en panne au début de la prise !
J'ai un grand frisson d'angoisse rétrospectif.
Debout dans le bureau du préfet de police, j'ai la sensation d'être un enfant puni. Je m'apprête d'ailleurs à l'être et sévèrement. D'une voix de procureur, le préfet, qui m'a personnellement convoqué, dresse à mon intention la liste de toutes les infractions que j'ai commises pendant les quelques minutes de tournage de Pour un rendez-vous. Elle est interminable. Quand il a fini, il lève sur moi un œil noir et dit en avançant la main :
— Remettez-moi votre permis de conduire, s'il vous plait.
Le moment serait mal choisi pour discuter. Je m'exécute. Le préfet de police s'empare du document, le contemple rêveusement pendant quelques secondes, puis... me le rend avec un large sourire.
— Je m'étais engagé à vous le retirer, me dit-il. Mais je n'ai pas précisé pour combien de temps.
Devant ma stupéfaction, il ajoute :
— Mes enfants adorent votre petit film ! »
Claude Lelouch